8 conseils aux psys pour s’insérer sur le marché du travail

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Suite à de très nombreuses sollicitations, par mail, téléphone, pigeon voyageur, signal de fumée amérindien, ou de visu, d’étudiants et de jeunes diplômés en psychologie de la France entière, je suis sortie de mes propres sentiers battus et me suis attelée à la rédaction de cet article un peu particulier : la présentation de mes quelques modestes conseils pour réussir au mieux son insertion professionnelle en psychologie. Aïe, un sujet épineux !

Avant d’entrer dans le vif du sujet (et quel sujet!), je tiens à vous préciser que les avis formulés dans le cadre de cet article sont strictement personnels et ne sont en aucun cas tributaires des revues avec lesquelles je collabore habituellement. Bref, je suis ici auteur et non journaliste. Je précise par ailleurs que cette liste est loin d’être exhaustive. Je vous encourage donc chaleureusement à y apporter votre propre contribution à l’issue de cet article ou, encore mieux, sur la page facebook de La psy contre-attaque (plus on est de psycho-pathes, plus on rit).

Un dernier mot (optimiste) avant de commencer. Je le répète et j’y tiens : si le fantasmatique « piston » est un confort, il n’est PAS une nécessité absolue pour concrétiser son projet pro (pour l’anecdote, je n’en ai moi-même jamais bénéficié).

Voilà qui est dit. Finies les présentations, place à l’action…

1. Multipliez les stages

Cumulez un maximum de stages tout au long de votre cursus universitaire ! N’attendez pas la troisième année de licence pour vous y atteler. Si votre faculté vous délivre une convention de stage en L1 ou L2, profitez-en pour les multiplier, que ce soit en période universitaire ou lors des congés d’été. Le cas échéant, passez au plan B (cf. conseil numéro 2).

2. Adonnez-vous aux p’tits boulots en tous genres

Les « petits boulots » ou « jobs alimentaires » ont tout autant d’importance que les stages sur le marché de l’emploi. Ainsi vous offrent-ils une excellente alternative lorsque votre faculté n’est pas en mesure de vous délivrer une convention de stage. N’hésitez donc pas à bien les mettre en valeur sur votre CV et à en inférer les savoir-être et savoir-faire développés. Leur avantage, non négligeable, est double. Je m’explique :

– Premier avantage : bien souvent, les compétences et les connaissances acquises lors de ces expériences professionnelles sont directement, ou indirectement, transférables à votre futur métier de psychologue (animatrice auprès d’enfants ou de personnes âgées, professeur particulier pour adolescents, secrétaire en CMP, etc.).

– Deuxième avantage : ces expériences professionnelles, anodines en apparence, vous confrontent à la réalité du marché du travail, aux codes et aux règles implicites des entreprises privées et publiques, ainsi qu’à leur mode de recrutement et à leurs exigences. Bref, à la vie professionnelle.

3. Explicitez votre formation

Sur le marché de l’emploi, le contenu de la formation de psychologue est peu connu du grand public, et peut donc paraître confus pour tout non professionnel de la psychologie (médecins inclus!). Vous en conviendrez, il n’est pas toujours évident de faire le lien entre le titre d’un diplôme et le contenu de la formation qui y est associée. Pour une partie des professionnels que vous croiserez dans les couloirs d’une PMI ou autour de la machine à café d’un hôpital, votre niveau d’études et leur contenu demeureront un mystère. Vous serez confrontés aux préjugés et aux fantasmes divers et variés. Autant vous y habituer de suite.

C’est donc à vous d’expliciter, et de valoriser, le contenu de votre formation, en termes de savoir-faire et savoir-être, dans un langage clair et précis. Évitez les terminologies jargonneuses, que ce soit sur votre CV, votre lettre de motivation ou au cours d’un entretien de recrutement. Car, à moins de tomber sur un féru de psychologie, vous risquez fort d’être incompris de votre interlocuteur. Bref, la « position sadique anale » et le « WISC-IV » sont autant de termes à bannir dans le cadre de rencontres professionnelles avec des tout-venants !

D’ailleurs, vous vous apercevrez que dans la « vraie vie » (à savoir ici le monde du travail), l’appellation de votre diplôme et le nom de votre université perdront beaucoup d’importance. Qu’importe que vous soyez issus de telle ou telle faculté, votre expérience et votre personnalité primeront. Si si !

4. Attention à votre e-réputation

Bien sûr, n’oubliez pas de veiller votre e-réputation. Bon nombre de recruteurs « googlisent »  leurs candidats avant de leur proposer un entretien. C’est monnaie courante aujourd’hui. Si la photo de votre déhanché éloquent de samedi soir dans un bar parisien motive vos troupes d’amis, il ne sera pas nécessairement du goût de votre futur employeur ! A bon entendeur…

D’ailleurs, si l’outil internet vous est si familier, pourquoi ne pas justement en profiter pour créer votre e-réputation en investissant les réseaux professionnels ? Bâtissez votre CV en ligne (sur DoYouBuzz par exemple), présentez votre parcours sur LinkedIn ou encore Viadéo, et entrez en contact avec des milliers de psychologues et directeurs d’établissements de votre région.

5. Développez une spécialité

Le marché du travail des psychologues souffre d’une concurrence sévère et sans appel. Je ne peux donc que vous conseiller de développer une spécialité, véritable valeur ajoutée aux yeux d’un recruteur. Si cette spécialité s’ancre de surcroît dans un environnement extra-universitaire, elle n’en sera que plus porteuse. Par exemple : vous êtes musicien depuis votre tendre enfance et développez un projet de musicothérapeute. Voici une manière pertinente de mêler votre vie de musicien à votre profession de psychologue et ainsi de vous différencier de vos confrères et consœurs.

6.Sollicitez vos responsables de Master !

Sensibilisez vos responsables de Master à votre future et périlleuse insertion professionnelle. La plupart d’entre eux étant enseignants-chercheurs, ils n’ont pas nécessairement une expérience de praticien. N’attendez donc pas qu’ils vous proposent une aide concrète en la matière. Pourquoi alors ne pas en profiter pour leur demander d’organiser des ateliers de préparation à l’insertion professionnelle dans le cadre de votre parcours universitaire ? Certaines universités s’y sont déjà attelées, et ce généralement à la demande des étudiants eux-mêmes. Alors, n’hésitez pas ! Dites-vous que les fruits de vos efforts seront bénéfiques à toutes les générations d’étudiants qui vous succéderont.

Pour vous faire une petite idée de ces ateliers, rendez-vous sur la page du SOFIP (Service Offre de Formation et Insertion Professionnelle) de l’Université Paris Descartes http://www.univ-paris5.fr/ORIENTATION-INSERTION/Se-professionnaliser-s-inserer/Ateliers-Cap-Emploi

7. Ayez confiance en vous et en vos compétences !

Que vous en soyez conscients ou non, l’université (ou l’école) qui vous a formé vous a délivré de multiples connaissances et compétences. Et, bonne nouvelle, ces dernières sont (plus ou moins) applicables sur le terrain avec des gens, des vrais, en chair et en os ! Bien souvent, ce n’est qu’une fois immergé dans une structure, ou au sein d’une équipe pluridisciplinaire, que le jeune psychologue prend conscience de sa spécificité et de sa valeur ajoutée.

Et, sans faire de la psychologie « de comptoir » (ce qui serait le comble pour la psychologue que je suis), il vous sera difficile de valoriser vos savoir-être et savoir-faire face à un recruteur, si vous-même n’êtes pas persuadé de la richesse du fruit de vos expériences universitaires, professionnelles et personnelles. La confiance n’est-elle pas la pierre angulaire de la réussite ? Là est la question.

8. Peaufinez bien votre candidature avant de vous lancer

Bien sûr, prenez le temps de bien soigner votre lettre de motivation et votre CV, tant sur le plan de la forme que du fond, avant de vous décider à les diffuser aux 12 675 employeurs de votre région ! Cette étape de maturation est primordiale. Une seule faute d’orthographe sur votre CV, et le poste de psychologue dont vous rêviez peut revenir à votre confrère ou à votre consœur. De plus, attention à votre positionnement lors de vos multiples démarches : vous ne recherchez pas un stage (ou un emploi), vous proposez vos services. C’est différent.

Certes, l’insertion professionnelle est périlleuse. Mais dites-vous que le meilleur reste à venir ! 😉

Psychologiquement vôtre,

Héloïse